Originale - Mes compétences
Jul. 21st, 2015 04:05 amTitre : Mes compétences
Fandom : Original
Rating : R
Genres : angst, apocalypse zombie, introspection, positivity
Nombre de mots : 474
Commentaires : Petite idée que j'ai eu dans la journée. En fait, pour me donner du courage quand je marche dans la rue, ça m'arrive de m'imaginer en train d'accomplir quelque chose d'héroïque. ça me rassure et me permet d'éloigner le stress, je pense.
Pendant longtemps, je me suis demandée ce que je faisais sur Terre.
Ce n'est pas que j'étais particulièrement malheureuse, loin de là. Mais je n'étais pas à ma place.
J'étais une jeune fille sage, qui ne sortait pas de l'ordinaire. Une personne au physique banal, sans avenir ou débouché, du moins, d'après les nombreux média qui ne faisaient que relayer le taux de chômage croissant chez les jeunes.
J'avais un petit talent artistique dont j'étais fière; il nourrissait mon jardin secret. Mais je n'en parlais qu'à un cercle très restreint de connaissances sur internet. Les gens dans la vraie vie ne s'intéressent pas vraiment à toutes ces choses. Les gens, dans la vraie vie, ils veulent du concret, de la compétence qui puisse servir.
Pas apprendre que je sais dessiner des petits bonhommes qui font des câlins.
Je continuais à suivre le fil de ma vie en attendant de voir où il allait mener, avec anxiété et incertitudes en pagaille. Mais je n'avais pas le choix, il fallait bien vivre, n'est-ce pas ? Et tant qu'à faire, autant que cela se passe le mieux possible. J'essayais de me plier aux règles, sans y parvenir tout à fait. Je pouvais faire illusions, mais mes angoisses et mon handicap social finissaient toujours par me trahir.
Je savais que ce n'était qu'une question de temps avant que "les gens de la vraie vie" me démasquent. Le jour où je chercherais un emploi, par exemple. Quel échec aurais-je alors à montrer à mes parents, après tous les efforts qu'ils ont consentis pour m'obtenir un bon niveau d'études ? Que faire ?
C'est alors que l'invasion a commencé.
Je n'étais pas totalement surprise, et pourtant, quand cela arrive, c'est toujours un choc. J'étais isolée du reste du monde, mais les zombies ont fini par envahir aussi mon petit monde.
C'est là que j'ai réalisé à quoi j'étais réellement douée. Ma compétence spéciale, celle qui faisait que "les gens de la vraie vie" me reconnaitraient comme faisant partie des leurs.
Pas besoin d'armes de pointe quand un simple couteau faisait l'affaire. La chair se laissait trancher comme du beurre.
Là où les autres étaient répugnés, je m'en moquais. J'allais directement au contact.
Les autres pensaient que j'étais folle...au début. Et puis ils ont vu que j'étais la seule qui puisse leur permettre de survivre.
Ils se sont accrochés à moi autant qu'ils ont pu. Mais la nature de chacun est tenace, et je n'est jamais été faite pour les longues et belles amitiés.
C'est triste, mais je n'ai plus le temps de dessiner. Ce que j'ai découvert en moi depuis les premiers jours de l'épidémie m'empêche de revenir en arrière, au temps où j'avais peur, où je me réfugiais dans l'art pour exprimer ce que je ressentais.
Aujourd'hui, ce que j'exprime s'écrit dans le sang et les boyaux de mes victimes - dans ma propre survie.
Comme quoi les compétences ne sont qu'affaires de circonstances.