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Partie 1
Après la scène à laquelle il avait assisté, Morty était quelque peu sonné. Il tituba jusqu'à son tabouret comme dans un rêve et avala son verre d'un trait, avant de se rendre compte que c'était de l'alcool. Pourtant en cet instant, il s'en fichait comme d'une guigne.
Il avait toujours eu peur que Rick ne se débarrasse de lui pour un autre Morty, plus attrayant, plus efficace. Mais il n'avait jamais pensé que Rick puisse trouver les autres Ricks intéressants. Il ne les avait jamais considéré comme de la concurrence, parce qu'il ignorait que Rick pouvait être déviant au point de coucher avec un double de lui-même. Ce qui était idiot, car si Rick pouvait coucher avec son petit-fils, qu'est-ce qui l'empêchait de coucher avec un de ses doubles dimensionnels ? C'était presque moralement plus acceptable.
Il fit signe au barman – un énième Morty avec une barbe – pour commander une autre boisson, qu'il vida aussitôt. La tête commençait à lui tourner néanmoins il n'était pas assez ivre pour faire disparaître la douleur dans sa poitrine. Il appela pour avoir un troisième verre, mais une main se posa sur son poignet pour l'empêcher d'attirer le serveur.
- Tu en as eu assez, déclara un autre Morty tout aussi barbu – mais avec de longs cheveux soyeux qui donnaient envie de les caresser. T-toi et moi, on sait qu'on a une faible to-tolérance à l'alcool.
Le regard embué, le Morty blond se jeta dans ses bras et se frotta contre lui.
- Je...ne crois pas...en avoir eu assez, non, susurra-t-il en souriant.
- Tu-tu es b-b-bourré, répliqua l'autre, le regard fuyant.
- Je suis en chaleur, corrigea le Morty de Miami avec un petit rire, la bouche légèrement pâteuse. Est-ce que c'est vrai ce qu'on dit ? Que la plupart des Mortys sont vierges ?
Il lécha l'oreille de son interlocuteur en minaudant :
- Moi, ça fait longtemps que je ne le suis plus. Tu veux m'essayer ?
Et en disant cela, il passa une main dans la nuque du jeune homme qui l'étreignait, passant sous sa veste pour caresser ses vertèbres du bout des doigts.
D'autres Mortys les observaient du coin de l’œil, intrigués – les Ricks ne leur prêtaient aucune attention.
Le blond sentit avec satisfaction des mains se refermer sur ses fesses.
- Moi qui voulait juste être gentil, grogna son compagnon.
- Je veux pas de mec gentil, l'interrompit Miami en effleurant ses lèvres avec son index. Je veux me faire tringler comme une pute.
Pas de sentiment. Juste du sexe brutal. Juste du pur plaisir.
- Je peux faire ça, répondit le barbu, les yeux étincelants. Je peux même ramener d'autres Mortys, si tu as envie...
- Plus on est de fous..., susurra le blond sans terminer sa phrase, ses pensées dérivant vers les toilettes au fond du bar.
Son air triste décida son compagnon. Ils sortirent et prirent la direction du motel, tandis que le barbu invitait des amis à les rejoindre.
Le sexe était rassurant car c'était quelque chose qu'il connaissait parfaitement. Il y avait ce contact, cette intimité, qui lui faisait oublier la crainte de ne pas être aimé. Plus ses amants avaient faim de lui, plus ils étaient brusques et avides, plus il pouvait s'abandonner à l'illusion exquise d'être voulu.
Les Mortys qui l'entouraient étaient jeunes et inexpérimentés – sauf le Morty biker au blouson de cuir qui ramonait sa bouche en agrippant fermement sa tignasse. Lui savait comment bouger, on sentait qu'il avait l'habitude.
Par contre celui qui le besognait par derrière arrivait à peine à toucher sa prostate. Il avait un rythme erratique, désordonné, et ses couinements aigus étaient typiques d'un puceau sur le point de jouir.
Mais le Morty floridien ne recherchait pas que le plaisir physique dans cette orgie de Mortys – en plus des deux qui pénétraient, il y en avait un qui se masturbait dans ses cheveux, au grand déplaisir du biker tatoué dont la main crispée sur son crâne lui griffait le cuir chevelu en se resserrant ; il y en avait deux autres, en t-shirt rouge et bleu, qui se branlaient à distance en regardant l'action, les yeux écarquillés.
Miami leur fit un clin d’œil en sortant la queue du Morty barbu de sa bouche pour laper les gouttes de semence qui commençaient de perler sur son gland.
« Salope. », grinça le Morty rebelle avec une touche d'émerveillement, comme s'il n'avait jamais rencontré quelqu'un d'aussi bon.
Miami rougit, le nœud dans son estomac se détendant progressivement, faisant se répandre à l'intérieur des lacets de chaleur bienfaisante. Il en aurait presque oublié Rick. Son Rick. Avec un autre, en train de baiser comme des lièvres dans les toilettes du bar. Presque.
Son anus se resserra.
« AH ! »
Le Morty dans son cul éjacula brutalement. Miami sentit son sperme le remplir, et il avait beau adorer cette sensation, ce n'était toujours pas assez pour combler le vide qu'il ressentait. Il était emprisonné par un besoin incompréhensible, dont il ignorait le but, et qui l'empêchait de trouver satisfaction dans ce qui habituellement réussissait toujours à le calmer. A cause de ça, le sexe n'était pas aussi relaxant qu'avant. Il faisait pourtant tout ce qu'il pouvait pour oublier sa solitude, sa haine de lui-même, son affection non-retournée pour Rick – des émotions tellement vaines, qui ne lui apporteront jamais que du malheur. Il voulait redevenir nonchalant, coucher avec n'importe qui quand ça lui chantait sans rien éprouver de plus qu'un immense soulagement, la satisfaction égocentrique de plaire et d'avoir le contrôle.
Sauf que ça ne marchait pas comme ça. Il ne pouvait plus revenir en arrière après s'être engagé dans cette direction.
Il avait admis ses sentiments pour Rick. Il n'y avait plus de retour possible.
Néanmoins, il redoubla d'effort sur la verge du biker, tandis qu'un autre Morty s'enfilait dans son trou encore palpitant.
En se rhabillant, Rick n'écouta qu'à moitié les avertissements du Rick au pull noir. Il était déjà en train de réfléchir sur comment il allait excuser son absence auprès de Morty. Il secoua la tête en se rappelant à l'ordre : il n'avait pas à se justifier. Il était libre et faisait ce qu'il voulait.
Mais même en essayant de s'en convaincre, il gardait tout de même un sentiment désagréable de culpabilité chevillé au corps.
- Tu dois être pruUUUURPdent avec ce bidule. Une fois qu'il est implanté, on-on ne peut plus l'enlever, prévînt l'autre Rick d'une voix rauque et grinçante – bizarrement plus menaçante que celle des autres Ricks.
- Hm hm, marmonna Rick de Miami en plantant un cure-dent entre ses lèvres.
Maintenant qu'il avait eu ce qu'il voulait – la puce manipulatrice et le sexe – il ne souhaitait guère s'attarder. L'autre non plus d'ailleurs – ce qui montrait bien qu'ils étaient tous les deux des Ricks, sur la même longueur d'onde – car il ouvrit un portail et disparut avec un doigt d'honneur en guise d'au revoir.
« TroudUUURPduc. », grogna Rick en se dirigeant vers la porte pour sortir. Mais c'était sans doute parce qu'il l'était qu'ils s'entendaient aussi bien. Pour peu qu'on puisse « s'entendre » entre Ricks. Ces derniers n'étaient pas vraiment du genre à se faire des amis...
Il revînt vers le bar, mais constata que Morty avait disparu. Son verre n'était même plus là, ce qui signifiait qu'il devait être parti depuis un bon moment déjà.
- Il est allé UUUURPoù ?, demanda-t-il au Morty hipster qui faisait office de barman.
- Qui ça ?, répondit ce dernier sur un ton nonchalant qui lui mit automatiquement les nerfs en pelote.
- Mon MoEUGHrty !!, s'exclama-t-il avec agacement.
Le jeune homme continua d'essuyer son vers en lui jetant un regard blasé.
- Mon gars, des Mortys, j'en vois passer des tas par ici.
Rick se pencha vivement sur lui pour l'agripper par son col en V, les yeux exorbités de rage derrière ses lunettes et la bave aux lèvres. Son cure-dent tomba sans faire de bruit, tandis qu'il éructait :
- Je t-t'ai demandé OU EST MON MORTY !!!
- J-j-je sais pas, m-mon dieu !! Je-je-je sais p-p-p-pas !!, bégaya le barbu en blêmissant, perdant totalement son attitude composée.
Rick le rejeta en arrière et tourna la tête pour essayer de l'apercevoir parmi la foule de gens qui peuplait l'endroit. Il sortit rapidement dans la rue, et ne voyant personne, il sortit son téléphone pour appeler Morty. Cet inconscient avait certainement décidé de faire un petit tour, ou bien il s'était laissé attiré par n'importe quel truc brillant.
- Allez allez, réponds, sale petit enfEUUUURPfoiré !, jura Rick entre ses dents, maudissant intérieurement la tonalité du téléphone.
Un Morty aux allures de métalleux arriva en face de lui, les mains dans les poches. Son blouson de cuir couvert de badges attira l'attention de Rick parce qu'il y avait plein de paillettes multicolores dessus. Il le retînt par le bras.
- Hey, toi !
Le Morty tourna vers lui un visage revêche, l'air prêt à lui décocher un coup de poing, cependant, après quelques secondes, il parut le reconnaître et se détendit. Il repoussa la main de Rick.
- Je parie que t-tu cherches t-ton Morty partout ? Fallait le surveiller un peu mieux.
- Tu l'as vu ? Où est-il ?, coupa Rick sans s'attarder sur ses paroles.
- Ça va pas t-te plaire, rétorqua le Morty en fronçant des sourcils.
Il désigna un motel derrière lui avec son pouce.
- Chambre 741. Le code de la porte, c'est 4-2-2-P...
Il n'avait même pas terminé que Rick traversait déjà la rue en direction du motel.
Le jeune homme haussa les épaules.
- Les Ricks, t-tous les mêmes, marmonna-t-il en grattant le vieux tatouage de prénom en 4 lettres s'étalant juste en dessous de son oreille.
La porte de la chambre s'ouvrit, et Rick se doutait déjà du spectacle qui l'attendait derrière.
Il y avait des Mortys partout. Ils étaient tous des plus ordinaires, avec leur corps frêle d'ado, suant et haletant pendant qu'ils se branlaient au-dessus de son Morty, qu'ils l'utilisaient comme une vulgaire poupée, un jouet destiné à assouvir leurs fantasmes dictés par leurs hormones en ébullition.
Une bouffée de rage l'envahit. Incontrôlée, gigantesque. Il se rua vers le lit, les poings serrés.
Les garçons le virent et aussitôt, ils s'éparpillèrent comme un banc de poisson devant un requin, en bafouillant des excuses.
Le Morty à trois yeux qui était agenouillé derrière son Morty interrompit ses balancements obscènes et s'écarta en couinant lorsque Rick lui agrippa l'épaule pour le rejeter en arrière. Le sperme jaillit lorsque son pénis se retira, atterrissant sur les fesses du blondinet. Ce dernier serra un coin de son oreiller entre les dents en gémissant – la brusquerie avec laquelle son amant s'était retiré ne devait pas être très agréable pour lui, mais à ce moment-là, Rick s'en foutait.
Il prit la place laissée libre, et retourna Morty sur le lit, pour qu'ils soient face à face, la colère, le désir, la possessivité et le besoin d'asseoir sa dominance l'emplissant d'une rage aveugle qu'il ne pouvait pas maîtriser.
Il tira les cheveux dorés en arrière, arrachant à son Morty un geignement de douleur qui fit courir un frisson d'exaltation le long de son échine.
- Sale pe-petite enfUUUURPlure !
- Ri-Rick !, balbutia Morty.
- Je t'avais d-dis d'attendre au bUUURP bar !, rugit le vieil homme.
- J'ai vu...j'ai vu ce que tu as fais...avec l'autre Rick !
Le vieil homme se figea. Il se rendit compte à ce moment-là qu'il avait espéré que Morty ne saurait jamais rien de ce qui s'était passé, et ce n'était pas fidèle à lui-même. Quel importance que Morty sache qu'il couchait avec ce Rick ? Il n'avait pas à se justifier...du moins tentait-il de s'en convaincre.
Il relâcha les cheveux du garçon, dont la tête retomba dans l'oreiller. Progressivement, sa colère diminuait au profit d'une émotion plus difficile à supporter. Il s'écarta pour s'asseoir au bord du lit et dégaina sa flasque. Morty roula sur le côté et Rick put voir son visage : ses joues étaient rouges et ses yeux emplis de larmes contenues. Il tenta de l'ignorer en prenant une longue gorgée.
Le garçon s'approcha à quatre pattes et l'enlaça doucement.
- Pourquoi est-ce que tu me fais ça ?, chuchota-t-il. Je...je suis pas assez pour toi ?
- Ce n'est pas UUUURP pas ça, grogna Rick en réponse, les yeux perdus dans le vague.
- Alors quoi ? Je ferais t-tout ce que t-tu me diras, balbutia Morty, maudissant son bégaiement. Je serais meilleur, p-plus sexy, je...
Il baissa la tête, resserrant son étreinte.
- Je ne sais pas q-quoi faire d'autre pour que tu me trouves intéressant, Rick...
Comme ce dernier ne répondait pas, l'adolescent enfouit son visage contre son épaule en rougissant.
- S'il te plaît, s'il te plaît...ne...
- Arrête de chouiner MoEURGHty !!, coupa Rick en glissant les doigts dans ses cheveux longs.
- Je ne chouine pas !, se défendit Morty, la voix étouffée par le tissu de la veste rose pastel.
Les lèvres du savant effleurèrent son front.
- Tu es tellement adorable q-que je n'arrive pas à me retenir.
Sa main caressa doucement la nuque du garçon, descendant dans son dos, le long de sa colonne vertébrale. Morty frissonna en se blottissant davantage contre lui. Son corps nu et couvert de sueur attirait Rick comme un aimant. Il toucha l'intérieur de sa cuisse, du bout des doigts, et Morty écarta docilement les jambes, dévoilant son sexe à demi érigé.
- Comme si une bande de Mortys pouvait te satisfaire !, gronda Rick en retirant ses lunettes de soleil, une lueur menaçante dans le regard.
Il allongea doucement le jeune homme sur le lit et l'embrassa dans le cou. Morty enroula rapidement ses bras autour de lui en gémissant de bien être. Il replia un genou pour frotter sa cuisse contre la hanche de son grand-père, et soupira avec envie. Avant qu'il puisse parler, Rick lui cloua les lèvres avec les siennes, prenant son visage entre ses grandes mains noueuses.
Il pouvait sentir son début d'érection à travers son pantalon et il avait hâte de passer aux choses sérieuses. Cela faisait tellement longtemps qu'ils n'avaient pas été comme ça, il en mourrait d'envie. Son corps reconnaissait Rick et s'excitait tout seul après une si longue période sans lui. Il voulait s'approprier à nouveau sa queue, ses baisers, ses caresses, ne rien laisser pour les autres, ni Rick ni Morty. Personne.
- Il n'y a q-que moi qui puisse te donner ce que tu veux vraiment, murmura Rick contre son oreille d'une voix exceptionnellement rauque de désir. Il n'y a q-que ma bite qui puisse combler ton petit trou, hein Morty ?
La possessivité dans le ton de sa voix électrisa Morty. Il poussa un geignement lascif et chercha à nouveau sa bouche, fiévreux.
- Oui. Oui !, haleta-t-il tout bas.
Son Rick. Il en avait besoin. Pour se rassurer d'abord, être sûr que Rick voulait toujours de lui, mais aussi pour effacer les traces laissées par leurs autres amants. Seul son Rick comptait vraiment, et il était le seul à compter pour son Rick.
- Tu veux la grosse bite de grand-père, Morty ?, susurra le savant en défaisant sa ceinture.
- Donne-la moi !, gronda le garçon avec empressement, tirant sur le pantalon pour le lui enlever.
Le vieil homme se mit à rire devant tant d'engouement et déposa un baiser sur le bout de son nez.
- Tout doux Morty, tu vas l'avoir. Laisse-moi une minute, que je puisse te l'enfiler.
Il glissa sa verge entre les fesses rondes du garçon, mais rata sa cible à cause du foutre visqueux dégoulinant dans sa raie.
- Putain !, s'énerva-t-il. Tu ne pouvais pas au moins leurs faire porter une capote ?!
- Il en avait une ?, rétorqua vivement Morty, en faisant référence à l'autre Rick dans les toilettes du bar.
- Il n'a pas jUUURP jouis dedans, grommela Rick. Il ne j-jouit jamais dedans. C'est pas son truc.
Voyant que sa réplique faisait mouche – Morty pinçait les lèvres, le regard sombre – il continua :
- C'est plus le genre à te jouir dans la gueule s'il peut. Mais là il s'est contenté de me l'étaler sur le cul.
Le jeune homme plissa les yeux, la mâchoire serrée, et s'empara du sexe du vieil homme.
- Tu f-f-ferais mieux d-de la fermer si tu veux me niquer.
- Tu en crèves d'envie Morty, pas la peine de le cacher !
- Toi aussi ! Alors ferme-la !, grogna le garçon avec autorité, en le guidant contre son anus.
Rick frémit et esquissa un sourire tordu.
- Je vais te la mettre bieeeen profond, Morty, promit-il avant de s'enfoncer.
Son pénis rentra à l'intérieur comme dans du beurre. Il poussa en grondant de plaisir, sa queue large se frayant un passage dans la chair tendre et chaude de son petit-fils.
- Ah Rick ! RICK !
- Tu aimes ça Morty ?, chuchota celui-ci en donnant des coups de rein. Ma...HAN !...bite dans ton...AH !...joli petit cul ? HAN ! Bébé !
- J'aime ça !, hoqueta l'adolescent. J'aime....ça...han, Rick ! Rick, je t'aime ! Ah ! Aaaah !
Comme d'habitude, Morty jouit le premier, violemment, le corps agité de convulsion de plaisir intense. Rick continua de le besogner avec vigueur, déversant toute sa rancœur et sa frustration dans ses coups de butoir.
Après l'orgasme, Morty était plus accueillant, ses muscles se relâchant. Mais il était aussi plus sensible, et couinait à chacun de ses mouvements, sans pouvoir rien faire d'autre que subir ses assauts. Rick le connaissait par cœur. Il savait à quel point le garçon aimait ça, et cela décuplait davantage son excitation.
Brutalement, il sentit comme un poing se resserrer dans son bas-ventre. Il éjacula à longs traits, pour la première fois depuis des semaines – contrairement à Morty, il ne pratiquait pas beaucoup la masturbation, et trouver des partenaires était devenu...lassant. C'était la faute du garçon, à n'en point douter. Coucher à droit à gauche n'était plus aussi excitant, quand il savait que quelqu'un d'aimant et dévoué l'attendait à la maison.
Il se vida complètement, dans un râle rauque et bestiale de satiété, pressant ses testicules moites contre le derrière satiné et insatiable de son petit-fils. Le sperme se mit à dégouliner de partout à cause du trop plein.
Morty se recroquevilla sur lui, comme une araignée sur sa proie, ses bras et ses jambes entourant le corps maigre de Rick. Il gémit contre sa peau.
- Rick....Rick...
Le ton désespéré de sa voix aurait fait fondre le cœur le plus insensible. Mais le vieil homme était bien au-delà de ça.
Il se dégagea de l'étreinte pour s'emparer d'un cure-dent qu'il plaça entre ses dents. Une idée commençait à germer dans son esprit, et plus il se persuadait qu'elle était bonne, moins il avait envie de la mettre en œuvre.
Il jeta un coup d’œil à l'adolescent. Ce dernier baissa la tête et prit celle-ci entre ses mains.
- Qu'est-ce que je dois faire ?!, s'écria-t-il. Pourquoi est-ce q-que tu me fuis, Ri-Rick ?! Je croyais...je croyais qu'on avait...qu'on avait quelque chose. Je croyais que...tu voulais de moi...à tes côtés...alors POURQUOI tu agis comme si je n'existais pas ??
Ses épaules se mirent à trembler. Les doigts de Rick lui prirent le menton pour le relever, plongeant ses yeux fatigués dans ceux plein de larmes du jeune homme.
Il lutta contre les mots, prononçant chaque syllabe avec difficulté :
- C'est justement pa-parce que...parce que je t'aime que j-je dois le faire, Mortimer. C'est parce que je-je t'aime que tu dois...rrrrester loin de moi.
Le visage de Morty se transforma. Une larme se mit à couler sur sa joue tachetée de paillettes, mais son expression s'éclaira soudain, comme une éclaircie durant un orage.
- Rick ! Rick, je...
Le savant l'interrompit en plantant les dents de son agrafeuse dans le cou du garçon. Ce dernier lâcha un cri guttural au moment où Rick appuya sur l'appareil, implantant la puce profondément dans sa chair. La puce se mit à clignoter, avant de passer au vert. Les yeux de Morty se révulsèrent et il s'effondra.
Rick le retînt, et l'allongea avec précaution sur le lit. Il essuya le sang autour de la puce en rangeant l'agrafeuse dans sa poche de veste. Il ne disposait que d'une seule puce – celle que le Rick en noir lui avait donné en échange de leur rapide petite baise dans les toilettes (un prix somme toute assez raisonnable, mais l'offre n'était valable qu'une seule fois).
Il comptait utiliser l'outil de manipulation mentale sur son prisonnier afin de lui extorquer des informations. Mais il avait trouvé un usage plus important à ses yeux.
Il caressa le front de Morty avec tendresse, observant ses pupilles pour vérifier que les connexions dans son cerveau se faisaient correctement. Si le Rick en noir disait vrai, il devrait reprendre connaissance dans moins d'une heure.
Rick avait un peu de temps pour manipuler sa mémoire et faire en sorte qu'il oublie tout, leur relation, et les sentiments qu'il éprouvait pour lui.
Ce serait plus facile ainsi. Il n'aurait plus à être mêlé à ses histoires. Il serait en sécurité.
Et Rick lui-même ne pourrait plus lui faire de mal. Aujourd'hui serait la dernière fois.
Le cœur lourd, il se mit à l'ouvrage pour régler la puce.
Après la scène à laquelle il avait assisté, Morty était quelque peu sonné. Il tituba jusqu'à son tabouret comme dans un rêve et avala son verre d'un trait, avant de se rendre compte que c'était de l'alcool. Pourtant en cet instant, il s'en fichait comme d'une guigne.
Il avait toujours eu peur que Rick ne se débarrasse de lui pour un autre Morty, plus attrayant, plus efficace. Mais il n'avait jamais pensé que Rick puisse trouver les autres Ricks intéressants. Il ne les avait jamais considéré comme de la concurrence, parce qu'il ignorait que Rick pouvait être déviant au point de coucher avec un double de lui-même. Ce qui était idiot, car si Rick pouvait coucher avec son petit-fils, qu'est-ce qui l'empêchait de coucher avec un de ses doubles dimensionnels ? C'était presque moralement plus acceptable.
Il fit signe au barman – un énième Morty avec une barbe – pour commander une autre boisson, qu'il vida aussitôt. La tête commençait à lui tourner néanmoins il n'était pas assez ivre pour faire disparaître la douleur dans sa poitrine. Il appela pour avoir un troisième verre, mais une main se posa sur son poignet pour l'empêcher d'attirer le serveur.
- Tu en as eu assez, déclara un autre Morty tout aussi barbu – mais avec de longs cheveux soyeux qui donnaient envie de les caresser. T-toi et moi, on sait qu'on a une faible to-tolérance à l'alcool.
Le regard embué, le Morty blond se jeta dans ses bras et se frotta contre lui.
- Je...ne crois pas...en avoir eu assez, non, susurra-t-il en souriant.
- Tu-tu es b-b-bourré, répliqua l'autre, le regard fuyant.
- Je suis en chaleur, corrigea le Morty de Miami avec un petit rire, la bouche légèrement pâteuse. Est-ce que c'est vrai ce qu'on dit ? Que la plupart des Mortys sont vierges ?
Il lécha l'oreille de son interlocuteur en minaudant :
- Moi, ça fait longtemps que je ne le suis plus. Tu veux m'essayer ?
Et en disant cela, il passa une main dans la nuque du jeune homme qui l'étreignait, passant sous sa veste pour caresser ses vertèbres du bout des doigts.
D'autres Mortys les observaient du coin de l’œil, intrigués – les Ricks ne leur prêtaient aucune attention.
Le blond sentit avec satisfaction des mains se refermer sur ses fesses.
- Moi qui voulait juste être gentil, grogna son compagnon.
- Je veux pas de mec gentil, l'interrompit Miami en effleurant ses lèvres avec son index. Je veux me faire tringler comme une pute.
Pas de sentiment. Juste du sexe brutal. Juste du pur plaisir.
- Je peux faire ça, répondit le barbu, les yeux étincelants. Je peux même ramener d'autres Mortys, si tu as envie...
- Plus on est de fous..., susurra le blond sans terminer sa phrase, ses pensées dérivant vers les toilettes au fond du bar.
Son air triste décida son compagnon. Ils sortirent et prirent la direction du motel, tandis que le barbu invitait des amis à les rejoindre.
Le sexe était rassurant car c'était quelque chose qu'il connaissait parfaitement. Il y avait ce contact, cette intimité, qui lui faisait oublier la crainte de ne pas être aimé. Plus ses amants avaient faim de lui, plus ils étaient brusques et avides, plus il pouvait s'abandonner à l'illusion exquise d'être voulu.
Les Mortys qui l'entouraient étaient jeunes et inexpérimentés – sauf le Morty biker au blouson de cuir qui ramonait sa bouche en agrippant fermement sa tignasse. Lui savait comment bouger, on sentait qu'il avait l'habitude.
Par contre celui qui le besognait par derrière arrivait à peine à toucher sa prostate. Il avait un rythme erratique, désordonné, et ses couinements aigus étaient typiques d'un puceau sur le point de jouir.
Mais le Morty floridien ne recherchait pas que le plaisir physique dans cette orgie de Mortys – en plus des deux qui pénétraient, il y en avait un qui se masturbait dans ses cheveux, au grand déplaisir du biker tatoué dont la main crispée sur son crâne lui griffait le cuir chevelu en se resserrant ; il y en avait deux autres, en t-shirt rouge et bleu, qui se branlaient à distance en regardant l'action, les yeux écarquillés.
Miami leur fit un clin d’œil en sortant la queue du Morty barbu de sa bouche pour laper les gouttes de semence qui commençaient de perler sur son gland.
« Salope. », grinça le Morty rebelle avec une touche d'émerveillement, comme s'il n'avait jamais rencontré quelqu'un d'aussi bon.
Miami rougit, le nœud dans son estomac se détendant progressivement, faisant se répandre à l'intérieur des lacets de chaleur bienfaisante. Il en aurait presque oublié Rick. Son Rick. Avec un autre, en train de baiser comme des lièvres dans les toilettes du bar. Presque.
Son anus se resserra.
« AH ! »
Le Morty dans son cul éjacula brutalement. Miami sentit son sperme le remplir, et il avait beau adorer cette sensation, ce n'était toujours pas assez pour combler le vide qu'il ressentait. Il était emprisonné par un besoin incompréhensible, dont il ignorait le but, et qui l'empêchait de trouver satisfaction dans ce qui habituellement réussissait toujours à le calmer. A cause de ça, le sexe n'était pas aussi relaxant qu'avant. Il faisait pourtant tout ce qu'il pouvait pour oublier sa solitude, sa haine de lui-même, son affection non-retournée pour Rick – des émotions tellement vaines, qui ne lui apporteront jamais que du malheur. Il voulait redevenir nonchalant, coucher avec n'importe qui quand ça lui chantait sans rien éprouver de plus qu'un immense soulagement, la satisfaction égocentrique de plaire et d'avoir le contrôle.
Sauf que ça ne marchait pas comme ça. Il ne pouvait plus revenir en arrière après s'être engagé dans cette direction.
Il avait admis ses sentiments pour Rick. Il n'y avait plus de retour possible.
Néanmoins, il redoubla d'effort sur la verge du biker, tandis qu'un autre Morty s'enfilait dans son trou encore palpitant.
En se rhabillant, Rick n'écouta qu'à moitié les avertissements du Rick au pull noir. Il était déjà en train de réfléchir sur comment il allait excuser son absence auprès de Morty. Il secoua la tête en se rappelant à l'ordre : il n'avait pas à se justifier. Il était libre et faisait ce qu'il voulait.
Mais même en essayant de s'en convaincre, il gardait tout de même un sentiment désagréable de culpabilité chevillé au corps.
- Tu dois être pruUUUURPdent avec ce bidule. Une fois qu'il est implanté, on-on ne peut plus l'enlever, prévînt l'autre Rick d'une voix rauque et grinçante – bizarrement plus menaçante que celle des autres Ricks.
- Hm hm, marmonna Rick de Miami en plantant un cure-dent entre ses lèvres.
Maintenant qu'il avait eu ce qu'il voulait – la puce manipulatrice et le sexe – il ne souhaitait guère s'attarder. L'autre non plus d'ailleurs – ce qui montrait bien qu'ils étaient tous les deux des Ricks, sur la même longueur d'onde – car il ouvrit un portail et disparut avec un doigt d'honneur en guise d'au revoir.
« TroudUUURPduc. », grogna Rick en se dirigeant vers la porte pour sortir. Mais c'était sans doute parce qu'il l'était qu'ils s'entendaient aussi bien. Pour peu qu'on puisse « s'entendre » entre Ricks. Ces derniers n'étaient pas vraiment du genre à se faire des amis...
Il revînt vers le bar, mais constata que Morty avait disparu. Son verre n'était même plus là, ce qui signifiait qu'il devait être parti depuis un bon moment déjà.
- Il est allé UUUURPoù ?, demanda-t-il au Morty hipster qui faisait office de barman.
- Qui ça ?, répondit ce dernier sur un ton nonchalant qui lui mit automatiquement les nerfs en pelote.
- Mon MoEUGHrty !!, s'exclama-t-il avec agacement.
Le jeune homme continua d'essuyer son vers en lui jetant un regard blasé.
- Mon gars, des Mortys, j'en vois passer des tas par ici.
Rick se pencha vivement sur lui pour l'agripper par son col en V, les yeux exorbités de rage derrière ses lunettes et la bave aux lèvres. Son cure-dent tomba sans faire de bruit, tandis qu'il éructait :
- Je t-t'ai demandé OU EST MON MORTY !!!
- J-j-je sais pas, m-mon dieu !! Je-je-je sais p-p-p-pas !!, bégaya le barbu en blêmissant, perdant totalement son attitude composée.
Rick le rejeta en arrière et tourna la tête pour essayer de l'apercevoir parmi la foule de gens qui peuplait l'endroit. Il sortit rapidement dans la rue, et ne voyant personne, il sortit son téléphone pour appeler Morty. Cet inconscient avait certainement décidé de faire un petit tour, ou bien il s'était laissé attiré par n'importe quel truc brillant.
- Allez allez, réponds, sale petit enfEUUUURPfoiré !, jura Rick entre ses dents, maudissant intérieurement la tonalité du téléphone.
Un Morty aux allures de métalleux arriva en face de lui, les mains dans les poches. Son blouson de cuir couvert de badges attira l'attention de Rick parce qu'il y avait plein de paillettes multicolores dessus. Il le retînt par le bras.
- Hey, toi !
Le Morty tourna vers lui un visage revêche, l'air prêt à lui décocher un coup de poing, cependant, après quelques secondes, il parut le reconnaître et se détendit. Il repoussa la main de Rick.
- Je parie que t-tu cherches t-ton Morty partout ? Fallait le surveiller un peu mieux.
- Tu l'as vu ? Où est-il ?, coupa Rick sans s'attarder sur ses paroles.
- Ça va pas t-te plaire, rétorqua le Morty en fronçant des sourcils.
Il désigna un motel derrière lui avec son pouce.
- Chambre 741. Le code de la porte, c'est 4-2-2-P...
Il n'avait même pas terminé que Rick traversait déjà la rue en direction du motel.
Le jeune homme haussa les épaules.
- Les Ricks, t-tous les mêmes, marmonna-t-il en grattant le vieux tatouage de prénom en 4 lettres s'étalant juste en dessous de son oreille.
La porte de la chambre s'ouvrit, et Rick se doutait déjà du spectacle qui l'attendait derrière.
Il y avait des Mortys partout. Ils étaient tous des plus ordinaires, avec leur corps frêle d'ado, suant et haletant pendant qu'ils se branlaient au-dessus de son Morty, qu'ils l'utilisaient comme une vulgaire poupée, un jouet destiné à assouvir leurs fantasmes dictés par leurs hormones en ébullition.
Une bouffée de rage l'envahit. Incontrôlée, gigantesque. Il se rua vers le lit, les poings serrés.
Les garçons le virent et aussitôt, ils s'éparpillèrent comme un banc de poisson devant un requin, en bafouillant des excuses.
Le Morty à trois yeux qui était agenouillé derrière son Morty interrompit ses balancements obscènes et s'écarta en couinant lorsque Rick lui agrippa l'épaule pour le rejeter en arrière. Le sperme jaillit lorsque son pénis se retira, atterrissant sur les fesses du blondinet. Ce dernier serra un coin de son oreiller entre les dents en gémissant – la brusquerie avec laquelle son amant s'était retiré ne devait pas être très agréable pour lui, mais à ce moment-là, Rick s'en foutait.
Il prit la place laissée libre, et retourna Morty sur le lit, pour qu'ils soient face à face, la colère, le désir, la possessivité et le besoin d'asseoir sa dominance l'emplissant d'une rage aveugle qu'il ne pouvait pas maîtriser.
Il tira les cheveux dorés en arrière, arrachant à son Morty un geignement de douleur qui fit courir un frisson d'exaltation le long de son échine.
- Sale pe-petite enfUUUURPlure !
- Ri-Rick !, balbutia Morty.
- Je t'avais d-dis d'attendre au bUUURP bar !, rugit le vieil homme.
- J'ai vu...j'ai vu ce que tu as fais...avec l'autre Rick !
Le vieil homme se figea. Il se rendit compte à ce moment-là qu'il avait espéré que Morty ne saurait jamais rien de ce qui s'était passé, et ce n'était pas fidèle à lui-même. Quel importance que Morty sache qu'il couchait avec ce Rick ? Il n'avait pas à se justifier...du moins tentait-il de s'en convaincre.
Il relâcha les cheveux du garçon, dont la tête retomba dans l'oreiller. Progressivement, sa colère diminuait au profit d'une émotion plus difficile à supporter. Il s'écarta pour s'asseoir au bord du lit et dégaina sa flasque. Morty roula sur le côté et Rick put voir son visage : ses joues étaient rouges et ses yeux emplis de larmes contenues. Il tenta de l'ignorer en prenant une longue gorgée.
Le garçon s'approcha à quatre pattes et l'enlaça doucement.
- Pourquoi est-ce que tu me fais ça ?, chuchota-t-il. Je...je suis pas assez pour toi ?
- Ce n'est pas UUUURP pas ça, grogna Rick en réponse, les yeux perdus dans le vague.
- Alors quoi ? Je ferais t-tout ce que t-tu me diras, balbutia Morty, maudissant son bégaiement. Je serais meilleur, p-plus sexy, je...
Il baissa la tête, resserrant son étreinte.
- Je ne sais pas q-quoi faire d'autre pour que tu me trouves intéressant, Rick...
Comme ce dernier ne répondait pas, l'adolescent enfouit son visage contre son épaule en rougissant.
- S'il te plaît, s'il te plaît...ne...
- Arrête de chouiner MoEURGHty !!, coupa Rick en glissant les doigts dans ses cheveux longs.
- Je ne chouine pas !, se défendit Morty, la voix étouffée par le tissu de la veste rose pastel.
Les lèvres du savant effleurèrent son front.
- Tu es tellement adorable q-que je n'arrive pas à me retenir.
Sa main caressa doucement la nuque du garçon, descendant dans son dos, le long de sa colonne vertébrale. Morty frissonna en se blottissant davantage contre lui. Son corps nu et couvert de sueur attirait Rick comme un aimant. Il toucha l'intérieur de sa cuisse, du bout des doigts, et Morty écarta docilement les jambes, dévoilant son sexe à demi érigé.
- Comme si une bande de Mortys pouvait te satisfaire !, gronda Rick en retirant ses lunettes de soleil, une lueur menaçante dans le regard.
Il allongea doucement le jeune homme sur le lit et l'embrassa dans le cou. Morty enroula rapidement ses bras autour de lui en gémissant de bien être. Il replia un genou pour frotter sa cuisse contre la hanche de son grand-père, et soupira avec envie. Avant qu'il puisse parler, Rick lui cloua les lèvres avec les siennes, prenant son visage entre ses grandes mains noueuses.
Il pouvait sentir son début d'érection à travers son pantalon et il avait hâte de passer aux choses sérieuses. Cela faisait tellement longtemps qu'ils n'avaient pas été comme ça, il en mourrait d'envie. Son corps reconnaissait Rick et s'excitait tout seul après une si longue période sans lui. Il voulait s'approprier à nouveau sa queue, ses baisers, ses caresses, ne rien laisser pour les autres, ni Rick ni Morty. Personne.
- Il n'y a q-que moi qui puisse te donner ce que tu veux vraiment, murmura Rick contre son oreille d'une voix exceptionnellement rauque de désir. Il n'y a q-que ma bite qui puisse combler ton petit trou, hein Morty ?
La possessivité dans le ton de sa voix électrisa Morty. Il poussa un geignement lascif et chercha à nouveau sa bouche, fiévreux.
- Oui. Oui !, haleta-t-il tout bas.
Son Rick. Il en avait besoin. Pour se rassurer d'abord, être sûr que Rick voulait toujours de lui, mais aussi pour effacer les traces laissées par leurs autres amants. Seul son Rick comptait vraiment, et il était le seul à compter pour son Rick.
- Tu veux la grosse bite de grand-père, Morty ?, susurra le savant en défaisant sa ceinture.
- Donne-la moi !, gronda le garçon avec empressement, tirant sur le pantalon pour le lui enlever.
Le vieil homme se mit à rire devant tant d'engouement et déposa un baiser sur le bout de son nez.
- Tout doux Morty, tu vas l'avoir. Laisse-moi une minute, que je puisse te l'enfiler.
Il glissa sa verge entre les fesses rondes du garçon, mais rata sa cible à cause du foutre visqueux dégoulinant dans sa raie.
- Putain !, s'énerva-t-il. Tu ne pouvais pas au moins leurs faire porter une capote ?!
- Il en avait une ?, rétorqua vivement Morty, en faisant référence à l'autre Rick dans les toilettes du bar.
- Il n'a pas jUUURP jouis dedans, grommela Rick. Il ne j-jouit jamais dedans. C'est pas son truc.
Voyant que sa réplique faisait mouche – Morty pinçait les lèvres, le regard sombre – il continua :
- C'est plus le genre à te jouir dans la gueule s'il peut. Mais là il s'est contenté de me l'étaler sur le cul.
Le jeune homme plissa les yeux, la mâchoire serrée, et s'empara du sexe du vieil homme.
- Tu f-f-ferais mieux d-de la fermer si tu veux me niquer.
- Tu en crèves d'envie Morty, pas la peine de le cacher !
- Toi aussi ! Alors ferme-la !, grogna le garçon avec autorité, en le guidant contre son anus.
Rick frémit et esquissa un sourire tordu.
- Je vais te la mettre bieeeen profond, Morty, promit-il avant de s'enfoncer.
Son pénis rentra à l'intérieur comme dans du beurre. Il poussa en grondant de plaisir, sa queue large se frayant un passage dans la chair tendre et chaude de son petit-fils.
- Ah Rick ! RICK !
- Tu aimes ça Morty ?, chuchota celui-ci en donnant des coups de rein. Ma...HAN !...bite dans ton...AH !...joli petit cul ? HAN ! Bébé !
- J'aime ça !, hoqueta l'adolescent. J'aime....ça...han, Rick ! Rick, je t'aime ! Ah ! Aaaah !
Comme d'habitude, Morty jouit le premier, violemment, le corps agité de convulsion de plaisir intense. Rick continua de le besogner avec vigueur, déversant toute sa rancœur et sa frustration dans ses coups de butoir.
Après l'orgasme, Morty était plus accueillant, ses muscles se relâchant. Mais il était aussi plus sensible, et couinait à chacun de ses mouvements, sans pouvoir rien faire d'autre que subir ses assauts. Rick le connaissait par cœur. Il savait à quel point le garçon aimait ça, et cela décuplait davantage son excitation.
Brutalement, il sentit comme un poing se resserrer dans son bas-ventre. Il éjacula à longs traits, pour la première fois depuis des semaines – contrairement à Morty, il ne pratiquait pas beaucoup la masturbation, et trouver des partenaires était devenu...lassant. C'était la faute du garçon, à n'en point douter. Coucher à droit à gauche n'était plus aussi excitant, quand il savait que quelqu'un d'aimant et dévoué l'attendait à la maison.
Il se vida complètement, dans un râle rauque et bestiale de satiété, pressant ses testicules moites contre le derrière satiné et insatiable de son petit-fils. Le sperme se mit à dégouliner de partout à cause du trop plein.
Morty se recroquevilla sur lui, comme une araignée sur sa proie, ses bras et ses jambes entourant le corps maigre de Rick. Il gémit contre sa peau.
- Rick....Rick...
Le ton désespéré de sa voix aurait fait fondre le cœur le plus insensible. Mais le vieil homme était bien au-delà de ça.
Il se dégagea de l'étreinte pour s'emparer d'un cure-dent qu'il plaça entre ses dents. Une idée commençait à germer dans son esprit, et plus il se persuadait qu'elle était bonne, moins il avait envie de la mettre en œuvre.
Il jeta un coup d’œil à l'adolescent. Ce dernier baissa la tête et prit celle-ci entre ses mains.
- Qu'est-ce que je dois faire ?!, s'écria-t-il. Pourquoi est-ce q-que tu me fuis, Ri-Rick ?! Je croyais...je croyais qu'on avait...qu'on avait quelque chose. Je croyais que...tu voulais de moi...à tes côtés...alors POURQUOI tu agis comme si je n'existais pas ??
Ses épaules se mirent à trembler. Les doigts de Rick lui prirent le menton pour le relever, plongeant ses yeux fatigués dans ceux plein de larmes du jeune homme.
Il lutta contre les mots, prononçant chaque syllabe avec difficulté :
- C'est justement pa-parce que...parce que je t'aime que j-je dois le faire, Mortimer. C'est parce que je-je t'aime que tu dois...rrrrester loin de moi.
Le visage de Morty se transforma. Une larme se mit à couler sur sa joue tachetée de paillettes, mais son expression s'éclaira soudain, comme une éclaircie durant un orage.
- Rick ! Rick, je...
Le savant l'interrompit en plantant les dents de son agrafeuse dans le cou du garçon. Ce dernier lâcha un cri guttural au moment où Rick appuya sur l'appareil, implantant la puce profondément dans sa chair. La puce se mit à clignoter, avant de passer au vert. Les yeux de Morty se révulsèrent et il s'effondra.
Rick le retînt, et l'allongea avec précaution sur le lit. Il essuya le sang autour de la puce en rangeant l'agrafeuse dans sa poche de veste. Il ne disposait que d'une seule puce – celle que le Rick en noir lui avait donné en échange de leur rapide petite baise dans les toilettes (un prix somme toute assez raisonnable, mais l'offre n'était valable qu'une seule fois).
Il comptait utiliser l'outil de manipulation mentale sur son prisonnier afin de lui extorquer des informations. Mais il avait trouvé un usage plus important à ses yeux.
Il caressa le front de Morty avec tendresse, observant ses pupilles pour vérifier que les connexions dans son cerveau se faisaient correctement. Si le Rick en noir disait vrai, il devrait reprendre connaissance dans moins d'une heure.
Rick avait un peu de temps pour manipuler sa mémoire et faire en sorte qu'il oublie tout, leur relation, et les sentiments qu'il éprouvait pour lui.
Ce serait plus facile ainsi. Il n'aurait plus à être mêlé à ses histoires. Il serait en sécurité.
Et Rick lui-même ne pourrait plus lui faire de mal. Aujourd'hui serait la dernière fois.
Le cœur lourd, il se mit à l'ouvrage pour régler la puce.