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Feb. 17th, 2015 08:24 pm![[personal profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/user.png)
Pandora Hearts (spoiler tome 22) - Xerxès Break
La lumière n'atteignait plus ses yeux.
Il n'avait pas réalisé que la vue était si importante, d'autant qu'il s'était habitué à être borgne ; il avait appris à se focaliser sur ses autres sens pour pallier à ce handicap.
Mais désormais, il était dans des ténèbres complètes. Et étrangement, cela rendait tous ses autres sens assourdis. Il avait le sentiment de flotter dans un néant inconfortable. C'était toute son existence qui était remise en question.
Etait-il en vie ? Etait-il réel ?
Ou est-ce que tout ce qu'il sentait autour de lui n'était que des illusions crées par son esprit pour le tenir écarté de la folie ?
La solitude du sommeil le terrifiait. Il s'imaginait la nuit, l'obscurité dans l'obscurité, et aucune voix pour le rassurer, personne pour lui affirmer qu'il y aurait un lendemain matin, une nouvelle journée.
Il ne pensait pas qu'être aveugle le rendrait aussi fragile. Ou peut-être était-ce son grand âge qui le faisait se ramollir. Il préférait nettement cette explication, parce qu'elle voulait dire qu'intérieurement, il était encore fort et que la raison de sa défaillance ne lui appartenait pas vraiment.
Il était un chevalier, du plus profond de son être. Mais aujourd'hui, il n'en était plus si sûr. Il craignait de n'être plus qu'une ombre. Un souvenir enfoui faisant du chantage aux vivants pour rester parmi eux.
Et si le passé était réécrit, comme le souhaite leurs adversaires, alors il disparaîtrait, aussi sûrement que les malheurs qu'il avait causé.
Toutefois, il ne laisserait pas cela arriver. Ses souffrances, celles des siens, il ne permettrait pas qu'elles soient effacées d'un simple effet de manche, comme dans un vulgaire tour de magie.
Elles avaient du sens, et tant qu'elles en auraient, il pourra toujours vivre dans la mémoire de quelqu'un.
Il ne le réalisait qu'à peine, mais il ne voulait pas mourir dans le noir. Ni mourir tout court. Il n'était pas las de cette existence, aussi futile et difficile qu'elle puisse être. Il avait des voix auxquelles se raccrocher, des mains qui l'agrippaient, le tiraient vers une lumière qu'il ne pouvait pas sentir, mais qu'il percevait malgré tout, à travers leurs rires.
Il voulait continuer de les suivre, et les protéger tant qu'il pouvait.
Cependant, il ne pouvait plus.
Il ne voyait plus rien
.
Ty & Zane (à peu près vers le tome 4, avec les poseurs de bombes à Baltimore)
Ils n'étaient même pas attachés l'un à l'autre. Ils faisaient équipe, voilà tout.
Ça se voyait qu'ils ne s'aimaient pas. Ils n'arrêtaient pas de s'envoyer des piques. En même temps, on pouvait comprendre l'équipier de Ty Grady. Ce dernier était un bel enfoiré, vraiment, un connard de la pire espèce. Difficile d'en vouloir à Zane Garrett de ne pas le supporter. Personne n'y arrivait.
Et pourtant, de manière assez étrange, leur duo semblait fonctionner.
Les collègues se demandaient comment. Ils se demandaient pourquoi, alors que ces deux-là s'engueulaient plus souvent qu'un chat et un chien qu'on aurait mis dans la même pièce. C'était contre les lois naturelles que Garrett et Grady puissent travailler ensemble et obtenir des résultats.
Pourtant, c'est exactement ce qui était arrivé, par quelques mystères de l'univers, et même après leurs réussites, ils paraissaient toujours sur le point d'en venir aux mains – ce qui arrivaient de temps à autre, heureusement dans la salle d'entraînement prévue à cet effet.
Les autres n'y voyaient que du feu. Ils voyaient de la colère dans les yeux de Ty quand il frappait Zane entre les côtes – pas de l'amusement. Ils voyaient de l'exaspération dans le rictus crispé de Zane, pas un sourire. Ils voyaient de la hargne dans les sarcasmes qu'ils s'adressaient, non pas le jeu derrière.
Ils étaient totalement aveugles à l'attachement qui liait ces deux-là, et ce n'était pas plus mal. Après tout, ils essayaient de garder leur relation secrète. Et jusqu'à présent, ils avaient plutôt bien réussi.
RPF politique – Macron/Weill (et mention de Yann Barthès/Martin Weill) – R (mention sexe et BDSM)
Les sujets sur lesquels ils se disputaient étaient invariablement les mêmes. Politique, journalisme – ça encore, c'était stimulant pour l'esprit – et Yann.
Yann était un grand sujet de discorde entre eux depuis qu'Emmanuel avait découvert qu'il se tapait Martin de temps à autre, et qu'il avait ce que le ministre aimait appeler « des penchants de tordu ».
Et Martin détestait ça, parce que ce qu'il ne pouvait pas avouer, c'est qu'il aimait ça, quand Yann le soumettait à son autorité. Il aimait le contact dur de ses talons quand il l'obligeait à courber l'échine ; son cœur s'affolait au claquement de la cravache sur sa peau. Il choyait ses marques, souriait aux bleus qui s'étendaient sur ses cuisses et ses épaules, comme autant de preuves de l'ardeur de Yann à le posséder.
Tout ce qui avait traits au sexe faisait parti des sujets tabous qu'Emmanuel n'aimait pas aborder. Au lit, il était un amant insatiable, mais rien d'approchant la fougue virulente de Yann.
Martin avait essayé, une fois, de le dominer un peu, de lui frapper les fesses en le baisant un bon coup.
Mais Emmanuel n'était pas comme ça. Il était plus en caresses sensuelles, baisers tendres et montée lente de plaisir. Il adorait le tripoter du bout des doigts pour le mettre au supplice, embrasser sa peau en feu, lécher et mordiller jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus. C'était un sadique à sa manière, mais tout en douceur.
Parfois, Martin regrettait juste qu'il soit incapable de se montrer emporté, passionné. Si Emmanuel avait pu le désirer de la sorte, le désirer violemment, avidement, sans retenue, alors là, Martin étaient sûr qu'ils passeraient beaucoup moins de temps à se disputer à propos de Yann.
Parce qu'alors il n'aurait plus aucune raison de coucher avec son patron.